Guide d’utilisation du blog

Chers lecteurs,
pour bien comprendre ce blog et expérimenter ce qu’il propose, Théophile l’Ancien vous suggère de commencer par les deux articles suivants :
A propos du Blog et de son utilisation
Parcours de lecture

For all our readers in English language:
A multi language web site is under construction. Very soon you will be able to read again the dialogues between Théophile The Elder and Theophile The Younger.
Thank you for you kind patience.
Theophile the Elder

dimanche 2 avril 2017

BONNE NOUVELLE !


Vous allez être redirigé vers le nouveau site de Théophile l'Ancien :
En chemin avec Théophile l'Ancien 

BONNE NOUVELLE !

Théophile continue son chemin sur le site :
En chemin avec Théophile l'Ancien 


Le blog se poursuivra dans ce site où vous trouverez aussi des articles, des vidéos, des enregistrements audio, etc.

Adresse du site : http://theophilelancien.org/
Pensez à enregistrer la nouvelle adresse et à supprimer l'ancienne.



Plus simple encore, abonnez-vous pour recevoir automatiquement un mail pour chaque nouvelle parution dans le site.

Pour vous abonner au site de Théophile l'Ancien,

allez à la page : http://theophilelancien.org/index.php/abonnement/
ou
cliquez ici


Rejoignez nous vite sur le site En chemin avec Théophile l'Ancien

A très bientôt, 
Théophile l'Ancien

vendredi 31 mars 2017

Le bien, le mal


Vous allez être rediriger vers le nouveau site de Théophile l'Ancien :
En chemin avec Théophile l'Ancien 



Après les nouvelles peu brillantes de ce qui se passe dans le monde, Théophile le Jeune se sent déprimé et rempli de doutes.

Théo. – Le mal dans ce monde m'a toujours révolté, dégoûté, je n'ai jamais pu l'accepter. J'ai essayé de comprendre mais en vain. Aucune théorie humaine ou spirituelle n'a jamais pu me convaincre.

L'Ancien. – Le drame et la grandeur de l'être humain, c'est que le Divin l'a doté du libre arbitre. C'est le résultat que nous constatons aujourd'hui.

Théo. – C'est bien ce qui me désole.

L'Ancien. – Mais que regardons-nous ? Comment regardons-nous ? Là est la question. Je vais te raconter une histoire : un derviche errant nous a laissé ce récit.
J’avais fait la rencontre d’un maître soufi qui attirait à lui, comme un aimant, les gens les plus divers.
« “Comment peux-tu, lui dis-je, supporter la présence d’individus aussi odieux ? Ils n’ont pas été améliorés par ta proximité, d’ailleurs, ce ne sont pas tes vertus qui les ont attirés : de leur propre aveu, ils ne cherchent qu’une chose : acquérir des pouvoirs que les autres n’ont pas. »
Je n’oublierai jamais la réponse du maître : « Ami, si tous les serpents de la Terre allaient faire leur besogne meurtrière et qu’il n’y ait personne pour en détourner quelques-uns de leur œuvre de mort en les entretenant dans de vains espoirs, il ne resterait plus un seul homme vivant. »
Idries Shah (Contes et récits soufis)

Théophile le jeune sourit, appréciant la leçon. Puis il reprend :
– Ici-bas, cohabitent toujours le bien et le mal n'est-ce pas ?

L'Ancien. – Je dirais qu'il y a le yin-yang dont les polarités reposent sur l'unité. Lao Tzeu a dit : « Le un s'est uni au deux et il a engendré le trois et les 10 000 êtres. » La numérologie chinoise nous montre toute une dynamique de la vie. Le un s'est partagé sans se diviser puis s'est uni au deux pour donner naissance au trois. Le yin et le yang ont créé un espace dans lequel le 3 et les 10 000 êtres, c'est-à-dire tout ce qui vit, se déploie. Si nous voulons comprendre la vie il nous faut partir du un et mieux encore, ce qui était avant le un. Il a été appelé le zéro. Vois-tu Théo, si tu veux comprendre le bien et le mal, tu dois saisir le yin-yang. Ils n'existent pas réellement, ce sont des principes.

L'Ancien pointe du doigt la montagne qui surplombe le chemin où se promènent les deux amis :
– Regarde cette montagne, elle est éclairée par le soleil :
Le yang est le versant exposé au soleil tandis que le yin est celui qui est à l'ombre, ou encore celui qui ne reçoit pas la lumière. La montagne est définie alors comme demeurant entre le yin et le yang.

Après un long silence méditatif où seul résonne le bruit de leurs pas, le jeune homme s'arrête et fait face à son ami :
– Tu veux dire que je peux regarder la vie comme duelle, à partir du principe du bien et du mal, ou du principe premier, comme le soleil qui illumine tout ce qui existe ? Le soleil est la réalité, mais nous regardons uniquement le reflet du soleil ou son absence. Cela me rappelle la caverne de Platon. Il nous faut donc apprendre à regarder le « UN » pas seulement le bien et le mal. C'est cela ?

Le vieil homme acquiesce et reprend sa marche tranquille :
– Le bien est ce qui est exposé à la lumière et le mal est ce qui ne peut pas recevoir la lumière. L'ombre et la lumière définissent ce qui existe sous le soleil. Ne regardons que le soleil.

Théo. – Est-ce pour cela que nous méditons sur la lumière dans notre cœur ?

L'Ancien. – Oui, le soleil est intériorisé. La lumière va attirer notre attention, puis nous affirmons qu'elle n'est pas lumineuse, c'est une lumière sans lumière. C'est pour cela que nous la qualifions de divine car elle est ce « rien » dont tout provient. Tu as bien compris : pour arriver au Rien nous passons par la lumière sans nous y attarder.

Théo. – Qu'en est-il alors du bien et du mal ?

L'Ancien. – Le bien est ce qui est exposé à la lumière du soleil. Le mal est ce qui n'est plus exposé, mais c'est toujours en relation avec le soleil. Le soleil est toujours présent, mais ce qui est à l'ombre ignore son existence. Ce qui est à la lumière pense que ce qui est à ombre est le mal. L'ombre n'existerait pas non plus sans le soleil. Ne cherche pas à intellectualiser, sens le parfum du bien et du mal.

Théo. – Quelle est la conclusion ?

L'Ancien. – Ne regarder que le soleil intérieur. Il est notre source originelle, notre feu de vie.

Il marque un temps de silence :
– Quand nous nous y exposons pendant la méditation, sa chaleur nous donne la joie et la félicité.

Silence.

Plus profondément, la paix et la sérénité dans l'unité de toutes choses.

Silence.

Plus profondément encore, ce « rien » ineffable, ce centre que certains appellent Dieu.

Après un long silence, Théo sort de sa méditation et interroge à nouveau :
– Et quand le mal concerne une personne, que faire ?

L'Ancien. – Rien, tu ne regardes que la lumière dans son cœur, l'UN en elle, ignorant ainsi le mal qui l'habite. C'est une manière spirituelle de combattre le mal. Actuellement nous combattons souvent le mal par le mal. Nous lui faisons la guerre et nous alimentons cette guerre, cette ombre, au nom du bien et de la lumière.

Théo. – C'est comme cela que Gandhi, le Dalaï Lama et Aung San Suu Kyi ont combattu l'envahisseur, par la non-violence active et par l'amour.

L'Ancien. – « Il faut regarder au cœur du mal, cette semence divine qui est éternelle », c'est la meilleure façon de combattre le mal à long terme. Quand nous combattons le mal comme étant le mal, nous ne pouvons pas en sortir et surtout nous l'alimentons. Ayons un regard d'amour sur le porteur de cette semence divine.

Théo. – Quand va-t-elle germer ?

L'Ancien. – A l'image de ce blé retrouvé intact dans une pyramide égyptienne et préservé pendant plus de 3 000 ans : une fois planté il a bien poussé. Pour germer dans notre cœur, il faut exposer la semence divine à la lumière de l'amour.

Théo. – En fait notre ego est sans cesse tiraillé entre le bien et le mal !

L'Ancien. – Oui, mais il s'équilibre et « grandit » lorsqu'il est subjugué par l'amour. Il peut alors prendre sa vraie dimension, même si cela demande des milliers d'année s... Leili Anvar a écrit : « Le bien et le mal sont un socle qu'il nous faut dépasser. Quand arrive l'étape de l'amour, il n'y a plus ni foi, ni croyance, ni bien, ni mal. » L'amour transcende les principes du bien et du mal. Quand le soleil illumine, il ne voit jamais l'ombre. Elle n'existe pas pour lui.

Théo. – Mais alors, quelle est la finalité de la dualité ? Pourquoi le yin et le yang, le bien et le mal ?

L'Ancien. – Cela crée un espace dans lequel peuvent se manifester l'amour, la vie, la création.
Soyons clairs : le mal et le bien existent et il est normal que la société combatte le mal et soutienne le bien. Il n'y a aucun doute à ce sujet.

Théo. – C'est un peu contradictoire non ?

L'Ancien. – Tu dois comprendre que chaque plan a ses propres lois. Nous devons nous y soumettre. Si nous y contrevenons, nous prenons le risque d'être sanctionnés que ce soit sur le plan matériel, au sein d'une société, ou sur le plan spirituel par ceux qui font appliquer les lois qui le régissent. Les lois sont simplement différentes. Elles appartiennent à des principes. Un objet subit sur Terre l'attraction terrestre, d'une « force d'un g », mais il peut passer le mur du son. Dans le vide sidéral, il peut dépasser la vitesse de la lumière. Un photon met neuf minutes pour venir du soleil, la pensée, elle, peut se déplacer instantanément dans tout l'univers.

Théo. – La physique quantique me fait rêver, me transporte.

L'Ancien. – Nous sommes des êtres de… lumière et notre âme fait des bons quantiques de dimension en dimension. A la mort elle passe dans un trou noir pour ressortir par un trou blanc. Elle peut plier l'espace pour se déplacer instantanément… tu vois comme la mystique adopte un vocabulaire moderne !

Théo. – Comment ces lois et ces principes fonctionnent-ils ?
L'Ancien. – Ce qui est à l'origine le plus élevé, prévaut sur ce qui le suit. Le Divin prévaut sur le cosmique, puis vient le spirituel suivi par le manifesté.

Théo. – Cela veut-il dire qu'un maître spirituel devenu divin peut faire tout ce qu'il veut ?

L'Ancien. – Non, tout ce qu'il doit.
Rien ne peut l'en empêcher, mais si, ce faisant, il contrevient à la loi d'un plan, même pour faire « le bien », il y aura un prix à payer. Par exemple : si un maître amène une pluie pour sauver un peuple de la famine, il va détourner de l'eau destinée à un autre endroit provoquant d'autres conséquences. Il devra rendre compte à la Nature pour avoir interféré dans ses plans et assumer les répercussions de son acte.
D'une autre manière, il peut commettre pour le bien commun, un acte répréhensible au regard de la société qui sera en droit de le punir. Pourtant il sera béni sur le plan divin, encensé sur le niveau cosmique et spirituel, mais puni par la société et ses règles. Il l'acceptera, mais il recommencera sans état d'âme si cela est nécessaire. Il a accompli ce que son cœur lui commandait. C'est normal, il s'est fondu dans l'amour. Il s'est oublié lui-même en Dieu. De plus il comprendra et acceptera la punition des hommes.

Théo. – J'avoue que j'ai du mal à l'envisager !

L'Ancien. – Si tu es bien préparé spirituellement, ce vécu est facile à vivre car tu agis comme tu le dois.

Théo. – Vaste et difficile programme ! Cela ne donne pas envie d'être un saint homme ! Babuji disait que les saints priaient même pour recevoir le mal. Cela me paraît fort déraisonnable.
L'Ancien. – Il ne s'agit pas de raison, juste d'amour. Toute mère se sacrifierait pour son enfant, spontanément, sans y penser.

Théo. – C'est vrai et elle le ferait même si elle y réfléchissait ! Ah l'Amour !

L'Ancien. – Quand tu aimes, la sensation même de sacrifice disparaît. Chariji disait que le Maître spirituel est notre véritable ami car il est prêt à sacrifier sa vie pour nous.

Théo. – Et le disciple ?

– A ça, c'est une autre histoire ...
Théophile l'Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune




vendredi 24 mars 2017

Le Flow, partie 4, l'expérience optimale


Vous allez être redirigé vers le nouveau site de Théophile l'Ancien :
En chemin avec Théophile l'Ancien 



Théo. – Pouvons-nous revenir à l'expérience du flow et aller plus loin dans son approche. Je trouve qu'elle donne accès à un état d'être des plus spirituels et surtout à une façon de conduire sa vie avec ce fameux équilibre entre le matériel et le spirituel. Les bouddhistes en ont parlé en recommandant une totale présence dans chacune de nos actions. Je n'arrivais pas à comprendre comment une telle rigueur de vie pouvait amener la joie bon-enfant et la sérénité qui émanent en permanence du Dalaï Lama.

L’Ancien. – Quand le cœur, l'esprit, la volonté sont en harmonie, la pensée n'est pas conflictuelle. Elle est sereine et les projets à réaliser sont clairs. C'est ce qui doit être fait. C'est en soi. Personne n'a besoin de te le confirmer et si quelqu'un n'est pas de cet avis, c'est son problème, non le tien. Il y a un alignement intérieur et tu sais absolument ce qui est juste pour toi.

Théo. – Et c'est le cœur qui intègre toutes ces composantes ?

L’Ancien. – En effet, c'est lui qui crée l'unité en toi. L'action devient évidente. Les objectifs et les pensées conflictuelles sont naturellement écartés.

L’Ancien. – Je sais que tu as des choix de vie à faire, des études à finir, une profession à embrasser et beaucoup d'autres possibilités qui se présenteront.

Théo. – Que me conseilles-tu ?

L’Ancien. – D'attendre et surtout de laisser venir à toi.

Théo. – Facile à dire : pour toi tout est clair, c'est normal à ton âge.

L’Ancien. – Détrompe-toi, c'est un impatient qui te parle. Chariji m'a dit un jour de tourner mon impatience vers la quête de l'Ultime. Il appelait cela « restlessness », le « sans-repos », par contraste avec l'impatience qui est une marque de l'ego.

Théo. – Tu as déjà montré comment subjuguer l'ego, l'orienter, mais je reste impatient. Je veux tout comprendre, vivre intensément, être dans l'excellence.

L’Ancien. – C'est naturel, c'est juste. La nature t'a doté de cette énergie de la jeunesse pour réaliser tout cela et plus encore. Fonce, mais sur le flux de la vague. Tu ne crées pas la vague, c'est l'océan qui le fait en conjonction avec le vent, la lune et bien d'autres éléments.

Théo. – Attendre la bonne vague autant que nécessaire puis bondir dessus et se laisser porter. C'est bien ce que tu me proposes.

L’Ancien. – Exactement, quand le flow est là, on sait parfaitement où l'on est. Tout devient clair et compatible et tu vis intensément.

Théo. – Est-ce dans cette perspective que tu as si souvent donné des conseils de vie ?

L’Ancien. – Oui, mais un bon conseil sans la bonne vague, à quoi cela sert-il ? Chacun a un cœur dans lequel est inscrite sa propre destinée. Je préfère apprendre à utiliser le cœur plutôt que de donner des solutions.

Théo. – Je reconnais le vieux proverbe chinois : « Il est préférable d'apprendre à pêcher que de donner du poisson. »

L’Ancien, souriant :
– Un petit poisson de temps en temps ça fait quand même du bien.

Théo. – Mais tu es végétarien !

L’Ancien. – Raison de plus. Je me nourris beaucoup de métaphores.

Théo. – L'expérience optimale est donc une invitation permanente au dépassement.

L’Ancien. – That's life!

Théo. – On peut donc l'étendre à tous les champs d'activité : travail, loisir, social …

L’Ancien. – J’ai appliqué l'attention optimale au domaine spirituel et tout le reste a suivi.

Théo. – Il y a encore un point qui reste important à définir. C'est l'acquisition des compétences, des qualifications.

L’Ancien. – Elles sont nécessaires. Le travail et l'étude permettent d'acquérir un savoir-faire sans lequel on ne saurait progresser. La paresse et l'oisiveté donnent une sensation d'apathie et d'indifférence qui est néfaste à l'homme.

Théo. – Si je comprends bien tu me proposes de m'impliquer à fond dans tout ce que j'entreprends si je veux vivre le flow dans mes relations, mon travail et ma spiritualité.

L’Ancien. – Tout à fait, mais immobile, en ton centre, connecté à ton cœur pour être connecté au sujet et sentir la direction que va prendre ton action … sans action !
Son œil malicieux s'illumine.

Théo. – Et si cela ne vient pas, j'attends. C'est ce qui est plus difficile.

L’Ancien. – Qui a dit que la méditation n'était pas une action ? Et puis, tu peux attendre de tant de manières : en te distrayant, en te promenant, en rencontrant des amis, de la famille, en donnant de ton temps et de ton énergie.

Théo. – Comme avec la roue, mais une roue aimante, immobile en son centre et en mouvement dans sa périphérie.

L’Ancien. – Etre au centre de son cœur génère de l'inspiration, mais surtout de l'amour. La périphérie permet de le vivre et de le partager tous azimuts.

Théo. – Dans ces conditions, je suis prêt à attendre éternellement.

L’Ancien. – C'est ce que fait le Divin en nous. Il nous invite à être comme lui.

Théo. – La mystique, c'est une maladie chronique chez toi ! Tu ne peux t'empêcher de l'évoquer à chaque instant, en toutes circonstances.

L'Ancien, goguenard :
– Je ne cherche même pas à en guérir. Je regarde tout au travers de l'âme et c'est beau. J'ai par contre renoncé au masochisme de l'ego. Tu vois, je reviens au sujet: la psychologie positive.
«Prendre l'habitude de faire ce que nous devons faire avec compétence,
Avec une attention concentrée, même dans les tâches les plus routinières.»

Théo. – Encore un proverbe du bouddhisme Zen.

L’Ancien. – Non, c'est une citation de Mihaly Csikszenmihalyi.
Théo. – Dans les pratiques avancées, tu m'as encouragé au « repos », à la quiétude et maintenant tu m'encourages avec l'expérience optimale à l'effort optimal. Encore un oxymore comme tu les aimes. Je me suis habitué à la « lumière obscure » et là …

L’Ancien. – Ce qui est important, l'interrompt le vieil homme, c'est de se déconditionner. La conscience humaine est sans limites, nos possibilités sont infinies. Il y a des bases essentielles à acquérir, puis il nous faut les dépasser, les transcender, voire les oublier. De nos jours avec la physique quantique, il y a eu de grandes avancées dans les consciences. Ainsi, les gens acceptent volontiers que l'on puisse plier l'espace et que cela permette de se déplacer instantanément à des distances en années lumières. De même, il est reconnu que l'observateur peut changer l'expérience par sa seule observation. Aujourd'hui, on évoque facilement l'effet papillon, ce qui était appelé miracle il y a peu de temps. La magie est en réalité une science et l'humanité, étant un peu moins primitive, commence à le comprendre.

Théo. – Oui, mais cela reste dans le domaine extérieur et physique.

L’Ancien. – En effet, il y a les quatre forces reconnues, mais les scientifiques n'ont pas encore découvert la force de l'amour, « la force sans force ». Cela ne l'empêche pas d'être en action. Elle est plus vitale que l'oxygène.


Théophile l'Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune

jeudi 16 mars 2017

The Flow, partie 3, excellence


Vous allez être redirigé vers le nouveau site de Théophile l'Ancien :
En chemin avec Théophile l'Ancien 



Théo. – Ce qui m'est difficile à comprendre, c'est l'antinomie entre l'effacement du moi que prône la haute spiritualité et l'excellence qui reste liée à la personnalité, voire à l'ego.

L’Ancien. – C'est la juste utilisation de l'ego et de la personnalité qui permet de vivre l'excellence.

Théo. – Tu m'étonnes, je m'attendais à ce que tu me dises que si je laissais la place au divin, en m'effaçant, je la vivrais.

L’Ancien. – Si tu insistes… je le dis… silence amusé.

Théo. – Allez !

L’Ancien. – Nous allons aborder la question différemment. Nous sommes porteurs de l'excellence. Il nous faut juste la libérer en nous. La pratique du Sahaj Marg est un moyen, pas une fin en soi. Nous sommes porteurs de l'entièreté du divin, donc de l'excellence.

Théo. – Qu'est ce qui nous empêche de réaliser l'excellence?

L’Ancien. – L'ego… le mental… les émotions…

Théo. – Qu'est-ce qui va nous y aider ?

L’Ancien. – L'ego …le mental… les émotions…

Théo. – Comment ?

L’Ancien. – Par l'énergie et l'intelligence du cœur qui les relient et les unifient. Tout ce dont l'être humain a été doté est important. Tous les éléments doivent simplement être alignés, ajustés.

Théo. – Pour devenir comme Tseu qui se laisse porter par le Souffle dans la souplesse et l'harmonie.

L’Ancien. – La fluidité, « the flow » ou neurobiologie de l'excellence est décrite par le Professeur Mihaly Csikszenmihalyi. Le « flow » est considéré comme le summum de l'intelligence émotionnelle. Il permet de donner le meilleur de soi et d'aller au-delà de ses propres limites.

Théo. – Peux-tu me donner plus de précisions sur cet état ?

L’Ancien. – Il a été appelé « l'état optimal » pour des personnes qui font « l'expérience optimale ». M. Csikszenmihalyi a parlé de personnalité autotélique.

Théo. – Ce qui veut dire ?

L’Ancien. – Une personne autotélique affronte la vie avec enthousiasme et s'implique dans ce qu'elle fait avec ferveur : du grec, « auto », soi-même et « telos », but. Elle est donc totalement impliquée par sa démarche.

Théo. – Peux-tu me donner un exemple simple ?

L’Ancien. – Une personne qui joue pour le plaisir de jouer est autotélique. Celle qui joue uniquement pour gagner est exotélique.

Théo. – Il est normal de vouloir gagner quand on joue.
L’Ancien. – Peut-être mais celui qui veut gagner est malheureux lorsqu'il échoue et se sent parfois dévalorisé. Alors que celui qui joue pour jouer est toujours heureux quel que soit le résultat.

Théo. – Cela demande des explications.

L’Ancien. – Partons de ton expérience. A quel moment te sens-tu dans la fluidité ?

Théo. – Quand je surfe sur la bonne vague ou lorsque j'étudie un sujet nouveau et passionnant. Je ne vois pas passer le temps. Je suis comme porté par la vague. Je ne ressens pas de fatigue. J'ai l'impression d'avoir une énergie illimitée.

L’Ancien. – Comment est ta relation avec le monde extérieur à ce moment-là ?

Théo. – Pour le surf, quand ça glisse tout seul je fais un avec la vague et ma planche, mais je suis très attentif à tout ce qui m'entoure. C'est une attention flottante. Ma perception est à 180° pour ne pas dire 360°. Je ne suis pas seul sur l'eau et je dois capter tous les éléments qui m'entourent, tout en restant concentré sur ma planche, dans la plus grande attention.

L’Ancien. – As-tu conscience de toi à ce moment-là?

Théo. – Pas le temps, je suis sur la glisse.

L’Ancien. – Cela te procure-t-il du plaisir ?

Théo. – Oui, mais après. Sur le moment… je suis juste à ce que je fais. C'est intense, très intense.

L’Ancien. – Penses-tu à la prochaine vague, une vague encore meilleure?

Théo. – Tu ne peux pas penser à autre chose qu'à surfer, sinon tu tombes.

L’Ancien. – Je t'ai vu attendre des vagues en hiver. Ce n'était pas trop pénible ?

Théo. – J'ai la combinaison. A ce moment-là, je ne pense qu'à attraper la bonne vague. Le corps suit et le froid n'est pas gênant.

L’Ancien. – Tu es pleinement dans l'instant. Comment es-tu quand tu travailles un sujet qui te passionne ?

Théo. – Ce n'est pas tout à fait comme pour le surf car j'oublie tout l'environnement extérieur. Je suis totalement absorbé par le sujet de l'étude.

L’Ancien. – Est-ce le même effet que quand tu lis un bon roman ?

Théo. – Pas tout à fait, avec un roman je suis pris par l'histoire. J'entre dans les personnages. C'est mieux qu'une série télévisée, mais je le verrais comme un mangeur de temps, un chewing-gum de l'esprit.
Dans l'étude de sujets spirituels ou de physique quantique par exemple, j'entre dans un autre état. Je suis porté par sa vibration.


L’Ancien. – Ton intelligence et ton intuition sont entièrement à ta disposition. Est-ce que tu en retires du plaisir ?

Théo. – Pas toujours. C'est plutôt une immense satisfaction. En fait, ce n'est pas important.

L’Ancien. – Alors c'est pleinement prenant et cela ne procure pas forcément du plaisir. Pourquoi d'après toi ?

Théo. – Les sujets sont souvent ardus, à la limite de mes capacités mais dans le possible.

L’Ancien. – Alors c'est un défi ?

Théo. – Oui mais avec moi-même. Je n'ai pas la même sensation quand je suis dans une compétition ou dans un concours. Je dois gagner, être le meilleur, alors que dans ces études difficiles mais absorbantes, la compétition est uniquement avec moi-même.

L’Ancien. – C'est cela l'excellence. Tu devrais essayer de passer tes examens avec cet état d'esprit. Tu aurais à ta disposition la totalité de tes ressources intellectuelles et intuitives.

Théo. – Comment procéder ?

L’Ancien. – Comme pour les sportifs de haut niveau qui se préparent mentalement et émotionnellement.

Théo. – Ils utilisent la sophrologie.

L’Ancien. – La sophrologie provient du yoga. La relaxation et la méditation heartfulness fonctionnent très bien et rapidement grâce à la transmission. Par le cœur et avec de l'entraînement tu peux entrer très rapidement en contact avec l'intelligence universelle et l'intuition.

Théo, intéressé :
Théo. – Peux-tu donner plus de détails ?


L’Ancien. – Juste avant tu dois être concentré. Quand tu lis le sujet, fais-le à partir de l'observateur. Essaie, veux-tu ?

Théo. – Mais les points 6 et 7 sont très actifs.

L’Ancien. – N'oublie pas d'intégrer leur énergie dans le cœur. Si tu es entièrement relaxé cela sera encore plus facile. Le point 6 (ajna-chakra) donne l'énergie et la créativité. Le point 7 te donne accès au monde des idées. Idéalement tous les points de la région du cœur devront être nettoyés et illuminés. Pendant l'activité mentale le point 3, lié à la lumière, scintille plus que les autres.

Théo. – Et si je ne connais pas le sujet ?

L’Ancien. – C'est que tu te seras mal préparé.

Théo. – Il n'y a pas un moyen ?

L’Ancien. – Oui, mais étudie quand même. Je te laisse deviner. Changeons de sujet : sur quatre heures d'examen, n'hésite pas à faire de courtes poses-méditation pour régénérer ton mental et ton cerveau.

Théo. – Cela va paraître bizarre.

L’Ancien. – Tout le monde est occupé avec sa feuille et la méditation est devenue à la mode ces derniers temps.

Théo. – Et pour l'oral ?

L’Ancien. – Même principe, avant de passer devant le ou les organisateurs, tu connectes ton cœur aux leurs mais aussi ton cerveau à leurs cerveaux, cela peut être une aide. Mais surtout, ne te soucie pas du résultat. Entre en condition autotélique. Fais en sorte que ce moment soit une expérience optimale.

Théo. – C'est comme cela que tu faisais lorsque tu étais jeune?

L’Ancien. – J'ai connu la panique totale une fois. Je n'ai pas eu accès à mon cerveau et ses données pendant une heure, puis j'ai réalisé que je savais, cela grâce à un professeur de mathématiques, un excellent pédagogue. Ce fut la première et dernière fois durant un examen. Je me suis dit à moi-même plus jamais. Le reste du temps, comme toi j'ai surfé sur la vague. Il faut dire que les sujets étudiés me passionnaient.

Théo. – Quand je cours, il y a un moment où je dépasse ma fatigue, mes douleurs.
C'est le second souffle, est-ce cela aussi l'expérience optimale ?


L’Ancien. – Oui, cela donne l'impression de voler. Chaque foulée est parfaite. Elle s'adapte parfaitement avec le sol. Tu habites pleinement ton corps et ton esprit est libre.

Théo, ironique :
– Alors comme cela, tu as connu le sport, en quelle année? Dans quelle vie? Je te vois toujours le nez plongé dans tes livres et tes cahiers.


L'Ancien réplique :
– J'y mets plus le cœur que le nez. Je m'efforce d'être dans la Présence dans tout ce que je fais. Alors qu'importe l'activité. J'adore par exemple éplucher et couper les légumes.


Théo. – Ah oui ?

L’Ancien. – A dix-sept ans, j'ai fait un séjour à Findhorn dans le nord de l'Ecosse. C'était la première et dernière fois que je faisais de l'autostop, 5 000 km. A cette époque, je lisais et vivais dans le merveilleux, au travers de la lecture de La vie des Maîtres de Spalding. Dès mon arrivée dans cette communauté, le responsable m'a assigné l'épluchage des légumes et j'ai pelé entre autres, des montagnes d'oignons. Après avoir fini de pleurer toutes les larmes de mon corps, je m'appliquais à couper les légumes tel un samouraï, recherchant la précision, la beauté, l'efficacité du geste. Je ne voyais pas le temps passer. Pour l'anecdote, la responsable des cuisines était aussi professeur de yoga. A mon retour à la maison, mon père m'a demandé de participer à la construction d'un immense mur de pierres sèches. La sélection des pierres et leur positionnement était presque une méditation en soi. Je travaillais seul et cela ne semblait pas avancer. Je vois toujours ce mur avec plaisir. L'année suivante, je commençais la méditation au sein du Sahaj Marg mais c'est une autre histoire.

Théo. – Cela me rappelle une histoire soufie : un homme, qui pendant des années ne fit apparemment que balayer la cour de la tariqa fut désigné par son Maître comme son successeur, à la grande surprise de tous.

Théophile l'Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune

samedi 11 mars 2017

Le Flow, partie 2, intelligence émotionnelle


Vous allez être redirigé vers le nouveau site de Théophile l'Ancien :
En chemin avec Théophile l'Ancien 



Théo. – L'autre jour nous avons abordé le QS, le quotient ou l'intelligence spirituelle. Penses-tu vraiment que les scientifiques s'intéressent à la spiritualité et à la méditation ?

L’Ancien. – Ils ont commencé depuis une dizaine d'années. De nos jours les méditations Mindfulness et Heartfulness sont introduites dans tous les milieux, entreprises, écoles, universités, milieu éducatif et touchent aussi le particulier en quête de lui-même et de son équilibre.

Théo. – Auparavant la méditation était pour les « illuminés » comme toi. Ils étaient regardés bizarrement.

L’Ancien. – Aujourd'hui, il est reconnu que la méditation contribue à nous rendre plus performants. L'objectif est de nous améliorer, d'être dans l'excellence. Elle est utilisée pour le développement personnel.

Théo. – Je n'aime pas trop cette idée d'excellence. Elle évoque pour moi les concours des grandes écoles, le formatage des élites intellectuelles et la formation de « killers » qui vont tout faire pour arriver au sommet du pouvoir de l'entreprise et/ou de l'état. Il suffit de voir le comportement des énarques et des politiciens. S'ils ont un cœur, ils le cachent bien.

L’Ancien. – On se calme, Théo. Tous ont un cœur mais souvent ils en ignorent le fonctionnement.

Théo fougueux :
– Leur intelligence reste fruste, primitive. Ils veulent l'argent, le pouvoir. Ils le prennent puisqu'ils sont les meilleurs, les plus forts. Moi d'abord, mes intérêts, mon clan. Sauf qu'eux, ils ont le vernis de l'éducation, de la culture et de la civilisation. Cela ne « Trump » personne.

L'Ancien émet une onde de calme et de sérénité :
– La performance et l'excellence sont ici en relation intime avec soi-même. Tu ne peux être heureux que si tu es en accord avec toi-même, en harmonie. Tu es alors naturellement éthique et moral. Cela ne peut être autrement. Avec la méditation du cœur, l'homme devient ce qu'il a toujours été, un être universel en accord avec lui- même et son environnement. Il a conscience de sa petitesse mais aussi de sa grandeur en regardant les nuits étoilées dans le ciel et le cosmos en lui.
La pratique de la méditation heartfulness permet d'aboutir à un meilleur fonctionnement du cerveau droit et du cerveau gauche qui sont alors sous la commande du cœur. Le cœur est un merveilleux intégrateur et un puissant compagnon, un ami sûr.

Théo. –  Est-ce que la science spirituelle est admise par d'autres sciences que la science yogique ?

L’Ancien. – Cela commence : les voies de transmission des neurotransmetteurs ont été mises en évidence entre le cœur et les différentes parties du cerveau.

Théo. – Comment les scientifiques vont-ils arriver à la méditation ?

L’Ancien. – Ils l'utiliseront pour gérer le stress permanent et les émotions perturbatrices, pour améliorer les performances et la capacité à prendre des décisions rapides et efficaces.
Théo. – Ne serait-ce pas une nouvelle façon de « manager » ?

L’Ancien. – Elle fonctionne déjà. J'ai eu la chance de suivre des cours - conférences du Professeur Ichak Adizes qui est une célébrité mondiale dans l'enseignement du management pour les entreprises aussi bien que les états ; sa formule de base pour le succès est « trust and respect » (« confiance et respect »).

Théo. – Pour améliorer la performance d'une entreprise ?

L’Ancien. – Tout à fait et cela donne de très bons résultats… mesurables, quantifiables et rend les personnes plus heureuses dans leur vie comme à leur travail.

Théo. – Comment veux-tu changer des dirigeants ?

L’Ancien. – Je ne veux pas les changer, mais souhaite qu'ils fassent l'expérience intérieure de ce qu'ils sont réellement. Le reste suivra de lui-même. Ils auront envie de faire ce qui est juste. Ils seront aussi plus performants mais surtout plus heureux avec eux- mêmes et leur entourage, familial ou professionnel.
L'intelligence émotionnelle détermine le niveau de performance de la personne.

Théo. – Quels sont les facteurs qui aident à développer l'intelligence émotionnelle ?

L’Ancien. – L'intérêt, qui montre le niveau d'implication, la motivation et donne la patience dans l'effort qu'il a à fournir.
L'attention, dont tu connais déjà les avantages dans la méditation et la joie que cela procure. C’est le signe d'un fonctionnement optimum.

Théo. – Les mêmes conditions que pour la méditation donc.

L’Ancien. – Comme pour la méditation, le neuro-système est lui aussi non-verbal. Ils ont un fonctionnement commun.

Théo. – Que donne réellement l'intelligence émotionnelle ?

L’Ancien. – Une intelligence intra-personnelle par l'écoute de soi et une intelligence inter-personnelle, qui permet l'écoute de l'autre et le développement de l'empathie.

Théo. – Ce sont des qualités de cœur que tu décris.

L’Ancien. – Le vocabulaire varie en fonction de la culture et de l'époque. C'est comme pour les religions. Ici il s'agit de science, pour l'accès au deuxième niveau du cœur que j'ai nommé conscience cosmique ou universelle. La science, elle, parle de métaconnaissance.

Théo. – C'est révolutionnaire !

L’Ancien. – Non, c'est évolutionnaire. Mais je n'ai pas l'intention de te faire un cours sur l'intelligence émotionnelle. C'est passionnant, mais ce qui m'a surtout intéressé c'est un état décrit par le Professeur Mihaly Csikszentmihaly sur l'apprentissage et la fluidité, « flow ».

Théo. – Peux-tu m'en donner les grandes lignes ?

L’Ancien. – La fluidité, « flow », est le summum de l'intelligence émotionnelle qui est décrite comme « l’expérience optimale ». C'est dire que le meilleur de soi est donné et la personne va au-delà de ses propres limites. Cela procure un sentiment de joie spontanée et un profond bien-être. Cet état est très gratifiant pour soi, le regard de l'autre ne compte pas.

Théo. – Comment est la conscience durant l'expérience optimale ?

L’Ancien. – Elle est vaste. Il y a une perte de conscience du temps, de soi et pourtant la personne n'est jamais autant pleinement elle-même. Action et conscience se confondent à ce moment-là.

Théo. – Encore une façon d'oublier l'ego.

L’Ancien. – Oui, car la personne est totalement absorbée par sa tâche et le but à accomplir. Elle est très efficace. Son esprit est souple, adaptable, créatif et réceptif.

Théo. – Cela me rappelle les maîtres taoïstes.

L’Ancien. – Tout à fait. Ils sont en permanence dans la « fluidité ». C'est grâce à ma connaissance spirituelle que j'ai pu reconnaître l'importance et la validité des découvertes faites par les chercheurs dans la psychologie dite émotionnelle.

Théo. – Pour quelle raison ?

L’Ancien. – Comme avec heartfulness, le yoga ou le taoïsme, on peut accéder à son intériorité, à la conscience du cœur sans passer par un contexte spirituel ou religieux. L'expérience est directe et objective.

Théo. – La démarche est quasi scientifique : ne rien croire, expérimenter sans préjugés. L'expérience est reproductible.

L’Ancien. – Il y a une autre similitude avec la méditation. L'expérience optimale par sa fluidité, par la concentration qu'elle déclenche, ressemble à s'y méprendre à la méditation du cœur que nous pratiquons. L'attention est à la fois fluide et détendue. La perception est circulaire. L'état de fluidité déclenche une légère euphorie et pourtant le cerveau est froid et calme. Il est alors possible de parvenir à des performances exceptionnelles.

Théo. – Scientifiquement cela veut dire que les liaisons entre thalamus-amygdale et cortex sont sous contrôle.

L’Ancien. – Et les circuits neuronaux sont plus efficaces : les aptitudes, les compétences sont poussées à leur extrême limite, avec une utilisation minimale d'énergie.
Théo. – Et donc pas de danger de burn-out comme on le voit de plus en plus souvent dans les entreprises.

L’Ancien. – Pour le burn-out, la médecine chinoise parle de vide de yin. La personne n'a plus d'énergie-ressource, d'énergie-racine. Elle est agitée par un yang apparent jusqu'au moment où elle s'écroule et n'a plus accès à son savoir-faire, ses compétences. Elle perd le contrôle d'elle-même. Puisque les mises en garde envoyées par le corps, le cerveau et le cœur n'ont pas été écoutées, le cerveau a déclenché un court-circuit salutaire.

Théo. – J'ai un peu étudié la question et je sais que dans ces moments là, on souffre d’insomnies et on n'arrive plus à récupérer de l'énergie : les fonctions physiologiques, cognitives et parfois même affectives ne fonctionnent plus normalement. C'est le premier pas vers la dépression.

L’Ancien. – C'est l'inverse de l'expérience optimale. L'une régénère et l'autre dégénère. L'une enthousiasme, l'autre… tu vois.

Théophile l'Ancien
Extrait de Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune


vendredi 3 mars 2017

Le Flow, introduction, partie 1


Vous allez être redirigé vers le nouveau site de Théophile l'Ancien :
En chemin avec Théophile l'Ancien 


Théo. – Cela fait plusieurs échanges que nous faisons sur la pratique avancée, sur la divinisation de l'être. J'aimerais aujourd'hui que nous parlions de la nature humaine, de ses qualités, de ses potentiels.

L’Ancien. – Quand je suis en contact avec l'essence divine, je m'enthousiasme et j'ai envie de transmettre tout ce qui m'a été si généreusement offert pendant des décennies. J'ai le souhait de transmettre le meilleur, mais je dois modérer mon impatience.

Théo espiègle : 
– Il faut bien que jeunesse se passe.

L’Ancien. – Le taoïsme est un outil idéal pour cela. Il situe l'homme entre Ciel et Terre. Les maîtres taoïstes intègrent naturellement tous les niveaux de l'existence dans leur enseignement.

Théo. – Tout comme Daaji qui est père de famille, homme d'affaires, mystique, scientifique tout en étant un guide spirituel moderne.

L’Ancien. – Les taoïstes, comme mes guides spirituels m'ont toujours intéressé par leur éclectisme, leur liberté de pensée et leur bienveillance. Ils respectent tout et tout le monde. Ils laissent le souffle de la vie les traverser. Ils sont joyeux, leur neutralité peut les faire paraître insouciants, mais ils participent pleinement à ce monde. Ils incarnent bien l'oiseau à deux ailes dont parle le Sahaj Marg. Ils sont naturellement en équilibre entre le matériel et le spirituel.

Théo. – Oui c'est cette sagesse que je voudrais acquérir, mais je suis au début de ma vie. J'ai envie de la vivre intensément, de contribuer à l'évolution de l'humanité à tous les niveaux, et aussi d'être heureux, heureux de vivre, heureux de créer, de partager.

L'Ancien jubile intérieurement face au feu d'artifice de son jeune ami. Seuls ses yeux pétillants laissent transparaître sa grande joie. Son rôle n'est-il pas de canaliser, de guider et d'équilibrer les énergies de Théo ?
Théo voit bien qu'il a touché l'Ancien et que celui ci l'écoute d'un air attendri.

Moqueur, il poursuit :
– Mais je vais peut être trop vite pour toi, reprenons calmement, soyons sympathiques avec les Anciens !

Les deux amis, complices, partent d'un grand éclat de rire.

L’Ancien reprend plus sérieusement : 
– Quand je t'ai parlé du taoïsme, j'ai tout de suite pensé au « flow » qui est un état d'excellence que décrivent les psychologues de la psychologie dite « positive ».

Théo. – Pourquoi positive ?

L’Ancien. – Parce qu'elle s'occupe du bien-être des personnes, de leur bonheur, et qu’elle s'est arrêtée de regarder l'être humain à partir de ses pathologies comme le font la psychologie et la psychiatrie classiques. Les neurosciences prennent de plus en plus d’importance. Les scientifiques, en procédant à des recherches sur l’être humain, ont abouti à des conclusions intéressantes.

Théo. – Comme l'intelligence émotionnelle ?

L’Ancien. – Ils se sont rendu compte que le quotient intellectuel (QI) est lié au néo-cortex, qui intègre les informations reçues et permet de prendre des décisions. Mais, pour être à un poste de direction et être efficace, il ne suffit pas d’être « intelligent » : l’intelligence émotionnelle joue un très grand rôle .Les sentiments ont autant d’importance que l’intellect, et permettent entre autres de développer l’empathie .Les scientifiques ont donc créé le quotient émotionnel (QE). Un dirigeant d’entreprise a plus besoin encore de cette intelligence émotionnelle que d’intelligence pure, s’il veut réussir à prendre les bonnes directions, comprendre et percevoir les tendances du marché, passer des contrats avec des interlocuteurs inconnus, rarement bienveillants, parfois rapaces … et je modère mes mots.

Théo amusé : 
– Je peux t'aider à en trouver.

L’Ancien. – Il y a donc eu la découverte du QI, suivi du QE, concernant l'intelligence émotionnelle, et aujourd'hui avec Heartfulness, il y a mise en évidence du quotient spirituel, QS, de la connexion du cœur et du cerveau par les voies neuronales. Celui-ci montre la prééminence du cœur, son intelligence. C'est une nouvelle ère qui s'ouvre.

Théo. – Mais tu m'avais dit que le cœur avait été mis en valeur dans la médecine chinoise traditionnelle dans le Ling Shu et plus tard dans Le traité de la Fleur d'or, il y a plus de cinq mille ans.

L’Ancien. – Il est vrai que la science moderne est récente. Elle n'a pas plus de cent cinquante ans. Parfois la jeunesse est arrogante, elle croit tout savoir. Imagine que dans les années 1970, la science a décrété que l'acupuncture ne faisait plus partie des sciences ésotériques puisque désormais, on pouvait opérer sans anesthésie en stimulant certaines zones avec quatre ou cinq aiguilles : un chercheur avait introduit une substance radioactive dans un point d’acupuncture et ainsi mis en évidence l'existence des méridiens. Or, la science de l’acupuncture était pratiquée depuis plus de trois mille ans !

Théo. – J'ai vu une émission qui montrait une intervention appelée craniotomie suivie d'une intervention sur le cerveau avec une simple analgésie par acupuncture. C'est impressionnant. Le patient était nourri pendant l'intervention.

L’Ancien. – Et en plus il récupère plus rapidement.
Théophile l'Ancien
Extrait de 
Dialogues avec Théophile l'Ancien
L'initiation de Théophile le Jeune